Le château, propriété privée jusqu’à son achat par la commune en 1925, est devenu hôtel de ville.
Le parc a été aménagé par Huillard d’Hérou en jardin à l’anglaise au début du XIXe siècle. Sous l’impulsion de défenseurs de la nature, dont Maurice Genevoix, il a pu échapper à la spéculation immobilière grâce au département qui en a racheté la plus grande partie en 1934.
L’orangerie a conservé sa vocation.
Quant aux anciennes écuries, elles abritent depuis 1998 le musée de la marine de Loire dans un cadre mieux adapté à la conservation et à la présentation au public des riches collections ayant trait à l’histoire de la marine de Loire, aux techniques de la navigation sur le fleuve, au mode de vie des mariniers. Un nouvel espace consacré à Maurice Genevoix a été conçu par la directrice du musée et son équipe pour rendre hommage au grand écrivain à l’occasion de son entrée au Panthéon.
Les mots de Maurice Genevoix :
Maurice Genevoix évoque le château.
Château illustre, château parrain de la bourgade au temps où il était « neuf », château des La Vrillière, des Penthièvre, le dernier duc de ce nom étant le beau-père de l’infortunée Marie-Thérèse Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, et le grand-père du futur Louis-Philippe.
Ainsi avait-il chu de haut, entre les bras, si l’on peut dire, d’un sieur Lebrun, entrepreneur-maçon, acquéreur de biens nationaux, qui l’avait froidement démoli, dépecé à son aise et pour son plus grand bénéfice… Il n’en resta qu’une rotonde du Grand Siècle, laidement flanquée d’une protubérance étriquée, due aux talents du sieur Lebrun, deux pavillons louis-quatorziens, des écuries à la Mansart et l’orangerie du XVIIIe siècle.
Le château reste propriété privée jusqu’à l’achat par la commune en 1925 : les grilles sur le pont des douves sèches en commandent l’entrée.
Hélas ! Tout cela demeurait défendu, dérobé derrière de longs murs, monde clos d’une centaine d’hectares dont chacun pouvait faire le tour, mais où nul ne pénétrait.
(Au cadran de mon clocher de Maurice Genevoix, © Plon, un département de Place des éditeurs, 1960)
Le parc en partie racheté par le département en 1934. Maurice Genevoix intervint dans la presse locale pour défendre le parc menacé par des spéculateurs immobiliers.
M. d’Hérou [qui] savait trousser la rime, mais [qui] aimait aussi les beaux ombrages, les géants à la cime altière, les cascades et les rocailles, les ailes des cygnes, conques blanches sur les eaux… Il planta toute la pente du coteau, capta les sources, fit sinuer une rivière, ruisseler des cascatelles. Il choisit, il acclimata les plus beaux arbres du monde, les tulipiers, les cyprès de la Louisiane, les peupliers de Virginie, « brisa la triste équerre et l’ennuyeux cordeau », répandit aux pieds de ces colosses les fougères-aigle, les azalées, les andromèdes, les kalmias. Ce fut une jungle, un jardin d’éden où fleurirent les magnolias, où les allées de rhododendrons, s’allumant de girandoles mauves, blanches et rouges, emprisonnèrent sous leur résille ardente un soleil noir, brisé en mille éclats moins étincelants que les fleurs.
(Au cadran de mon clocher de Maurice Genevoix, © Plon, un département de Place des éditeurs, 1960)