Circuit Maurice Genevoix

Etape 11 : l’église et Au cadran de mon clocher

Le clocher de Châteauneuf ; carte postale ancienne vers 1900 ; collection particulière

L’église paroissiale primitive, dédiée à saint Martial, était située au hameau de la Ronce en amont du bourg actuel. Au XIIe siècle, elle est reconstruite sur son emplacement actuel pour être au plus près du « Château Neuf ». À l’époque, ce vaste édifice est dominé en son centre d’une tour clocher à la croisée du transept, qui fut détruite lors des guerres de religion. De 1571 à 1627, l’église est profondément remaniée avec la construction, à l’extrémité ouest de l’édifice, du clocher actuel d’une cinquantaine de mètres de haut et l’agrandissement du chœur. Au XIXsiècle, on construit la sacristie, on détruit les échoppes qui étaient adossées au bas-côté sud, on transfère le cimetière. Enfin, suite aux destructions de juin 1940, on reconstruira en créant un porche entre le clocher et la nef réduite de deux travées.

 

 

Les mots de Maurice Genevoix :

 

La genèse du roman Au cadran de mon clocher.

Dans ma jeunesse…j’avais au moins songé à centrer autour d’un clocher tout un cycle de romans, chacun d’eux autonome, libre dans le choix des personnages, des milieux, des époques, mais tous ancrés à cette tour carrée, à son clocher dardé au-dessus des abat-son, que j’ai vus pointer au bout de la Grand’rue, en plein ciel, sur la houle des toits. D’aucuns penseront : au fond, c’est bien ce qu’il a fait. Et j’en conviens, malgré tant de fugues à travers les années et le monde, dans la mesure où j’ai été requis, ensemencé (rappelez-vous), peuplé par mon enfance à Châteauneuf.

(Trente mille jours de Maurice Genevoix, © La Table Ronde, 2019)

Le 14 juillet, Au cadran de mon clocher, oeuvres complètes illustrées, tome n° 2, p. 224, Daniel Rouvière

 

En tête… J’allais dire : les gendarmes. Mais non ! En tête c’était la « tonne », autrement dit l’arroseuse municipale. Les routes, alors, n’étaient pas goudronnées. Il s’agissait d’abattre la poussière, la bonne poussière épaisse, veloutée… En tête donc, crachant en éventail, la tonne. Et aussitôt après, donnant tout de suite le ton, l’éclat, la fougue et la magnificence, les gendarmes […]

Quant aux gendarmes eux-mêmes… Ah ! qu’en dire ? Du bicorne aux éperons, sublimes. Et d’abord ce bicorne : noir, passementé de blanc et d’argent, cocardé de tricolore, coiffé de front, la façade offerte et les pointes latéralement, à la Napoléon…

(Au cadran de mon clocher de Maurice Genevoix, © Plon, un département de Place des éditeurs, 1960)